Réseaux sociaux, Apologie du dépassement de soi, et Plongée en soi

Les réseaux sociaux… Sacré challenge pour trouver la juste distance. Et en même temps, un incroyable passeur d’idée, un partage de questionnements, une ouverture au monde pour inspirer sans se laisser aspirer, …. un relai pour des contenus fascinants qui dépassent le média traditionnel triant les informations sur le volet…. un débat sans fin !

A l’image, il y a cette sur-représentation de ces instants “wow” dont nous voulons remplir nos vies, et qui peut être nous y incite ? Parce qu’on aime ça, parce qu’ils nous font tant bien. sur l’instant .. et nous permettent de nous sentir si vivant, et pour ma part pour sentir cette appartenance à une nature si puissante !

Alors oui, on parle sans cesse de dépassement de soi dans le sport, de ce “courage” si bien mis en avant ici et là.
Et puis… qu’en est-il de ce courage que demande une plongée en soi ? Prioriser ce qui est dans notre coeur à chacun… en parallèle de questionnements qui reviennent dans mon coeur, et peut être dans le votre, sur cette petite part de contribution au monde.. à un monde qu’on souhaite construire ou laisser aux enfants de demain ?

L’apnée est, elle aussi, un de ces sports qui va chercher des chiffres, des wow. “Et combien de temps tu restes sous l’eau ? ” , “à quelle profondeur ..?”….

Au delà d’être une façon comme une autre de passer du temps au contact de la nature, de ressentir, d’explorer la beauté ou une technicité particulière .. et d’en retirer les bienfaits (inutile de passer par de grandes études scientifiques pour le ressentir! ) l’apnée est pour moi indéniablement ce baromètre d’un état intérieur à cet instant, et un moment où le partage est nécessaire, car sans l’oeil attentif de l’autre, mon binôme de ce jour là, je préfère ne pas y aller.

Il y a quelques jours, j’ai eu la chance de vivre cette expérience étonnante : de l’apnée dans un lac… enfin une retenue d’eau : Serre Ponçon.
Opacité … surprenante (!) , eau douce induisant une chute libre à une vitesse rapide et inhabituelle, zones très sombres lors de la descente, passant d’un bleu glacier au blanc neige puis à un dégradé de marrons s’assombrissant jusqu’à la vase (ça donne envie 🙂 )… et au passage de ce dégradé, cette couche d’eau froide qui soudain serre le visage, la gorge et oppresse la cache thoracique.

Il m’a fallu plusieurs descentes pour accepter de ne pas savoir ni où j’étais, ni dans combien de temps je serai en bas, pour ensuite remonter. Et accepter aussi que ce chiffre de profondeur du jour est si différent de ce que je connais dans l’océan.

Ici, beauté des fonds, faune atypique ou performance chiffrée ont laissé la place à quelque chose de presque plus puissant : l’expérience de cette plongée en soi, pour y cueillir les ressources internes à cet instant précis là.

Et si parfois avoir repoussé mes limites – du point de vue d’une profondeur ou d’une apnée statique – a pu me rendre joyeuse ou presque euphorique dans l’instant… il me semble que cette séance là a été beaucoup plus puissante, et pérenne… me permettant de goûter à cette écoute de ce qui est là, dans le coeur.

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